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10ème rencontre de l’Instance Matignon

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10ème rencontre de l’Instance Matignon

Manuel VALLS, Premier ministre, a présidé, ce jeudi 11 septembre 2014, la dixième séance de l’instance de dialogue entre le Gouvernement et l’Eglise catholique en France. En présence de Laurent FABIUS, ministre des affaires étrangères et du développement international, de Marisol TOURAINE, ministre des affaires sociales, de la santé et des droits des femmes, de Bernard CAZENEUVE, ministre de l’intérieur, il a reçu les représentants de l’Eglise catholique.

La délégation de l’Eglise catholique en France était composée de Mgr Luigi VENTURA, nonce apostolique, le cardinal André VINGT-TROIS, archevêque de Paris, Mgr Georges PONTIER, archevêque de Marseille, président de la Conférence des évêques de France, Mgr Pierre-Marie CARRE, archevêque de Montpellier, vice-président, Mgr Pascal DELANNOY, évêque de Saint-Denis, vice-président, Mgr Olivier RIBADEAU DUMAS, secrétaire général de la Conférence des évêques de France et Mgr Bertrand de la SOUJEOLE, secrétaire de l’instance de dialogue.

L’instance de dialogue se réunit chaque année depuis février 2002 afin d’aborder les questions institutionnelles et administratives d’intérêt commun entre l’Etat et l’Eglise et d’échanger autour de thèmes d’actualité.

Les débats ont porté sur la reconnaissance des diplômes pour les ministres du culte ou religieux de nationalité étrangère qui souhaitent pouvoir exercer des fonctions médicales ou paramédicales, sur la question des coopérations entre l’enseignement supérieur privé catholique et les universités et sur celle des modalités de financement des associations cultuelles. Un point sur les dégradations commises sur les édifices du culte catholique a été fait. La situation des communautés chrétiennes d’Orient et les initiatives prises par le Gouvernement en réaction aux événements dramatiques d’Irak ont été également évoqués. Enfin, un échange est intervenu sur les questions de société.

Source : Communiqué de presse de Manuel Valls, Premier ministre.

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La place de la France dans le monde par Edwy PLENEL

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La place de la France dans le monde par Edwy PLENEL

Interview d’Edwy PLENEL dans la « Lettre du Libraire » en 2011, interview dont l’actualité demeure évidente (voir la vidéo ci-dessous d’Edwy PLENEL chez Jean-Jacques BOURDIN sur BFMTV ce 15 septembre 2014)

« De quoi manquons-nous ? Il y a des programmes politiques et il y a plein d’idées. (…) il y a plein de bonnes idées.

Ce n’est pas de programmes politiques que nous manquons. Nous manquons d’un nouvel imaginaire politique qui nous unifie, qui nous rassemble, qui nous transporte. Pour avoir ce nouvel imaginaire politique, il faut que nous osions un imaginaire de ce qu’est notre pays. Il nous faut assumer notre pays.

Assumer notre pays, c’est assumer la longue durée de son histoire, non pas pour la juger, non pas pour la condamner mais pour l’assumer telle qu’elle nous a fait. En l’occurrence, la France a une spécificité en Europe, qui est sa chance dans le monde globalisé d’aujourd’hui. La France est, au niveau de son peuple, une Amérique de l’Europe. Elle est faite, profondément, des courants migratoires internes - le Breton que je suis peut en témoigner et longuement et expliquer cette histoire par rapport à comment ce pays s’est unifié et, profondément, c’est l’immigration belge, l’immigration polonaise, l’immigration d’Europe centrale à l’immigration espagnole, italienne, portugaise et, évidemment, la très longue durée de notre histoire coloniale.

Aujourd’hui, la France a une chance inouïe, c’est la fille aînée de l’Église, c’est le pays de l’Édit de Nantes donc du protestantisme, c’est le pays de la première communauté juive d’Europe, c’est le premier pays musulman – en proportion- d’Europe, c’est le pays de la créolisation. Je parle beaucoup des outremers dans ce livre. C’est aussi le pays de la Laïcité ce qui, je le rappelle, en 1905, n’est pas une déclaration de guerre aux croyances mais, au contraire, une façon d’inventer une laïcisation dans l’espace public, de la présence dans l’espace public de ceux qui, par ailleurs, ont des croyances.

Sans la loi de 1905, il n’y aurait pas eu cet évènement formidable pour le catholicisme qu’est le catholicisme social militant, les prêtres ouvriers, les jeunesses ouvrières chrétiennes, les jeunesses étudiantes chrétiennes. Tout cela a permis à des gens de se rassembler autour de ce qu’ils ont en commun, par-delà leurs croyances, leurs sensibilités, leurs communautés, etc.

Je crois profondément à cette vitalité de notre histoire, à cette vitalité de l’horizon républicain, de cette espérance démocratique. Je pense que pour arriver aujourd'hui à nous sortir de l’ornière, il faut prendre cette ligne de crête. Nous l’avons senti dans un moment – vous parliez de Georges Bush Junior - quand, sous la présidence de Jacques Chirac et avec Dominique de Villepin, toute la France s’est reconnue dans cette position. Et cette façon de se projeter sur le monde, de parler de la fragilité du monde, de parler d’un petit pays qui néanmoins avait de grandes ambitions pour le monde. Je crois profondément que la France n’est elle-même – et c’est un discours de patriote quelque part – que dans une relation avec le monde. Et que la France est en crise, qu'elle est en régression quand elle décroche du monde. »

Edwy PLENEL

Président de Médiapart

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Stéphane Lavignotte: «Les plus antireligieux ont la vision la moins laïque de la religion»

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Stéphane Lavignotte: «Les plus antireligieux ont la vision la moins laïque de la religion»

Interview de Stéphane Lavignotte Pasteur

Les soubresauts hexagonaux autour du conflit à Gaza et la violente bataille sur le mariage pour tous accréditent l’hypothèse de crispations religieuses et communautaires en France. Théologien et pasteur protestant, engagé à gauche, Stéphane Lavignotte plaide dans Les religions sont-elles réactionnaires ? - essai qui sort aujourd’hui - pour une approche banalisée du fait religieux, objet social, de son point de vue, comme un autre, qui doit être pensé avec les outils des sciences humaines et de l’histoire. Pour lui, la religion peut devenir aussi bien réactionnaire que révolutionnaire.

La société française a-t-elle un contentieux avec les religions ?

La France se raconte surtout une histoire, celle d’une déchristianisation massive. La plupart des Français, y compris les croyants, sont persuadés que ceux qui croient constituent une petite minorité. La réalité est très différente : environ 56% des Français déclarent toujours croire en Dieu, seulement 10 points de moins qu’en 1946. Pourtant, on aurait pu imaginer une baisse massive liée au mouvement de Mai 68, de la société de consommation ou encore des affaires de pédophilie dans les Eglises. Pour autant, la société française n’est plus une société croyante car la foi est désormais une démarche individuelle et les sociologues des religions décrivent une sortie des institutions. Individuellement, chacun est au placard avec sa foi. J’emploie sciemment l’expression «être au placard», j’ai beaucoup travaillé sur les questions gays, lesbiennes et trans (LGBT). J’ai l’impression que, dans ce pays, les croyants cachent leur foi et redoutent qu’elle soit, d’une certaine manière, découverte.

Mais y a-t-il un problème avec la question religieuse ?

La France a plutôt un problème avec la diversité. On le voit avec les langues régionales ou l’histoire du protestantisme français. Souvent, la France laïque raisonne plus en terme catholique qu’elle ne le croit. Plus qu’avec l’islam, je pense que la France a un problème avec son histoire coloniale et avec son inconscient catholique qui n’aime guère toutes ces minorités qui surgissent. Il est nécessaire de«dé-catholiciser» le débat sur les religions.

Vous plaidez aussi pour «dé-essentialiser» la question religieuse. Qu’est-ce que cela veut dire ?

On voit souvent la religion comme une essence qui existerait, figée dans le temps et dans l’espace, et qui serait, du coup, par essence réactionnaire. Pourquoi cet objet social serait-il différent des autres ? Il change avec l’histoire, selon les classes sociales, dépend de ce que les acteurs religieux eux-mêmes en font, des pressions que l’on exerce sur eux…

La religion ne serait pas forcément réactionnaire ?

Les institutions religieuses le sont la plupart du temps. Personnellement, pour me bagarrer avec elles sur l’égalité homme-femme, la place des homosexuels ou encore l’écologie, j’en sais quelque chose. La religion, de mon point de vue, est un phénomène social comme un autre. Qu’est-ce qui fait finalement que les plus antireligieux ont la vision la moins laïque de la religion ? Ils en font souvent un objet transcendant. Ils parlent de la religion, comme si c’était la même chose au XVIe siècle et maintenant, comme si la religion des ouvriers était la même que celle des patrons. La religion, cela peut devenir réactionnaire comme révolutionnaire ! Dans un même pays, au Brésil, auprès de populations très proches, on a deux modèles différents : d’un côté, la théologie de la libération, très à gauche, portée par une forte critique du capitalisme et qui mobilise les fidèles pour une libération collective, et de l’autre, la théologie de la prospérité, promue dans des églises évangéliques qui mise sur une réussite individuelle, matérielle et capitaliste.

La gauche, en France, a-t-elle un problème particulier avec les religions ?

Au mieux, elle ignore la question religieuse. Au pire, elle tient - mais c’est de moins en moins le cas - un discours antireligieux. Elle nie, en fait, quelque chose d’important pour une partie de sa base sociale et de ses militants, les obligeant à laisser leur foi au placard. Depuis le XIXe siècle, la gauche a pourtant une vraie histoire intellectuelle avec la question religieuse, très présente dans les textes de Marx et d’Engels puis chez des auteurs, comme Gramsci, Bloch, etc.

Les milieux catholiques conservateurs ont été très en pointe dans le combat contre la loi Taubira sur le mariage pour tous. Cela n’accrédite-t-il pas la thèse d’une religion réactionnaire ?

A l’inverse aussi, beaucoup ont été surpris par le fait que 40% des catholiques étaient favorables au mariage pour tous. Sur un sujet aussi clivant, un tel chiffre montre bien que le courant progressiste catholique est numériquement plus important qu’on ne le croit. C’est une partie du catholicisme - plutôt des Hauts-de-Seine que de Seine-Saint-Denis - qui s’est mobilisée contre la loi Taubira. On a dit «les catholiques» parce qu’on est peut-être incapable de faire entrer l’élément de classe dans la lecture du religieux.

Le conflit israélo-palestinien est très sensible, en France, entre juifs et musulmans. Cela dit-il quelque chose de notre rapport à la religion ?

Côté musulman, ce qui m’a frappé dans les manifestations propalestiniennes, c’est la présence de jeunes femmes voilées, mais aussi de courants très réactionnaires de l’islam. Les partis de gauche, qui encadrent ces manifestations, sont désemparés avec cette réalité. Depuis une dizaine d’années, la gauche ne sait plus trop quoi faire avec les jeunes musulmans des classes moyennes et populaires qui constituent une partie de son électorat de base. Il est temps qu’elle s’interroge sur comment effectuer la jonction avec eux, y compris pour avoir de vrais débats.

Le Parti socialiste s’est aussi construit grâce à l’apport des chrétiens de gauche. Pourquoi la gauche ne réintègre-t-elle pas cette histoire afin de la penser et de s’en inspirer ? Ce qui était possible hier doit être encore possible aujourd’hui, y compris avec d’autres courants religieux. Là, je pense, bien sûr, à l’islam. La gauche est en train de s’en couper, de les pousser vers la droite ou même l’extrême droite et vers les franges les plus réactionnaires de l’islam.

Recueilli par Bernadette Sauvaget

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Homélie du Dimanche 21 septembre 2014

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Homélie du Dimanche 21 septembre 2014

Evangile selon saint Matthieu 20, 1-16a

A mesure que nous approchons de la fin de l’évangile de Matthieu, un thème revient souvent, celui du jugement de Dieu. Sur quels critères nous juge-t-il et nous jugera-t-il ? Fait-il usage des mêmes balances ou règles de calcul que les hommes ? Sa conception de la justice est-elle la même que celle des lois civiles et religieuses ? Ce que le prophète Isaïe proclame de la part de Dieu apporte une réponse importante à ces questions.

« Mes pensées ne sont pas vos pensées,
et mes chemins ne sont pas vos chemins, déclare le Seigneur.
Autant le ciel est élevé au-dessus de la terre, autant mes chemins sont élevés au-dessus des vôtres,
et mes pensées, au-dessus de vos pensées. »

Jésus a souvent tenu les mêmes propos que ceux rapportés par Isaïe. Il a reproché à beaucoup de responsables religieux de son temps et aussi à ses disciples – rappelons-nous ce qu’il disait à Pierre – non seulement de prétendre connaître les pensées de Dieu mais de plus, de s’imaginer un Dieu qui pense comme eux, ce qui est une forme perverse d’idolâtrie. En saint Matthieu au chapitre 20, Jésus prend encore le détour d’une longue parabole pour comparer les pensées de Dieu aux nôtres en ce qui concerne sa manière d’agir avec justice.

« Le Royaume des cieux, disait-il, est comparable au maître d’un domaine
qui sortit au petit jour afin d’embaucher des ouvriers pour sa vigne.
Il se mit d’accord avec eux sur un salaire d’une pièce d’argent pour la journée,
et il les envoya à sa vigne.
Sorti vers neuf heures, il en vit d’autres qui étaient là, sur la place, sans travail.
Il leur dit : 'Allez, vous aussi, à ma vigne,
et je vous donnerai ce qui est juste.' Ils y allèrent.
Il sortit de nouveau vers midi, puis vers trois heures, et fit de même.
Vers cinq heures, il sortit encore, en trouva d’autres qui étaient là et leur dit :
'Pourquoi êtes-vous restés là, toute la journée, sans rien faire ?'
Ils lui répondirent : 'Parce que personne ne nous a embauchés.'
Il leur dit : 'Allez, vous aussi, à ma vigne.'
Le soir venu, le maître de la vigne dit à son intendant : 'Appelle les ouvriers et distribue le salaire,
en commençant par les derniers pour finir par les premiers.'
Ceux qui n’avaient commencé qu’à cinq heures s’avancèrent et reçurent chacun une pièce d’argent.
Quand vint le tour des premiers, ils pensaient recevoir davantage,
mais ils reçurent, eux aussi, chacun une pièce d’argent.
En la recevant, ils récriminaient contre le maître du domaine :
'Ces derniers venus n’ont fait qu’une heure, et tu les traites comme nous,
qui avons enduré le poids du jour et de la chaleur !'
Mais le maître répondit à l’un d’entre eux : 'Mon ami,
je ne te fais aucun tort. N’as-tu pas été d’accord avec moi pour une pièce d’argent ?
Prends ce qui te revient, et va-t'en.
Je veux donner à ce dernier autant qu’à toi : n’ai-je pas le droit de faire ce que je veux de mon bien ?
Vas-tu regarder avec un œil mauvais parce que moi, je suis bon ?'
Ainsi les derniers seront premiers, et les premiers seront derniers. »

Voilà une parabole choquante de prime abord. Essayons de saisir l’essentiel de son message concernant la justice de Dieu, et auparavant d’évoquer des manières humaines courantes d’agir avec justice.
Celle-ci peut s’exercer de manière contractuelle et objective fondée pour tous et pour toutes les situations sur les mêmes critères, avec les mêmes règles de calcul, les mêmes poids et mesures. Il y a des prix ou tarifs fixés d’avance. Une manière non-arbitraire qui repose sur un droit, une égalité de traitement, de décision pour tous. Cette conception de la justice rétributive, on la trouve dans l’embauche des ouvriers de la première heure. « Le maître se mit d’accord avec eux sur un salaire d’une pièce d’argent pour la journée, et il les envoya à sa vigne. » Ces ouvriers n’ont donc rien à reprocher au maître du domaine, quand il les rémunère comme prévu, en fin de journée.
Une autre manière de considérer ce qui est juste peut reposer sur des critères de compétition, de concurrence, de rivalité. Les meilleurs, les gagnants, les doués méritent les meilleurs traitements. Les premiers sont mieux payés que les derniers. C’est la logique des concours, des conquêtes du pouvoir, des star-systèmes dans les domaines sportifs ou médiatiques, dans les placements en bourse, dans le monde des affaires. La liste est longue aujourd’hui en ce qui concerne cette manière d’agir.
Mais le maître de la vigne se comporte autrement avec les ouvriers embauchés en cours de journée. Avec eux pas de contrat de salaire précis : « Je vous donnerai ce qui est juste », leur dit-il. Une attitude qui laisse une place à l’imprévu. Elle n’est pas exempte d’un risque de jugement arbitraire. Surprise quand le maître commence à rémunérer les derniers et leur donne le même salaire que celui promis aux premiers. Que s’est-il passé pour qu’il adopte cette attitude et change de logique pour les rétribuer ?
Peut-être laisse-t-il parler son cœur, sa bonté vis-à-vis de ces personnes, faisant appel à un principe d’équité plus que d’égalité juridique. Il a constaté que personne ne les a embauchés. La parabole ne dit pas pourquoi. Nous pourrions imaginer sans difficulté de nombreuses réponses à cette question en puisant dans notre actualité. Cette parabole tout à coup nous paraît bien actuelle. Dans notre société prévaut tellement la logique de l’efficacité, des calculs prévisionnels, du rendement en ce qui concerne la gestion du travail, et la logique de l’équité se trouve souvent discréditée. Tant et tant de gens attendent au long des heures, des jours, des années que quelqu’un les embauche. Ils sont peut-être arrivés en retard. On a peut-être embauché d’abord les meilleurs et laissé de côté les moins efficaces, ceux dont le rendement est moins bon. La réaction des ouvriers de la première heure, on l’entend aussi bien souvent aujourd’hui, par rapport à la manière de rémunérer ceux qui sont chômeurs ou ceux qui travaillent. Traiter de la même manière ceux qui travaillent beaucoup et ceux qui travaillent peu, ceux qui sont doués et ceux qui sont handicapés, peut leur paraître scandaleux, injuste.
Le maître de la vigne écoute la voix de la bonté. Ce qu’il dit peut aider à comprendre sa conduite : « Vas-tu regarder avec un œil mauvais parce que moi, je suis bon ? » La parabole laisse entendre que les derniers, les plus petits, les plus démunis sont premiers dans le cœur de Dieu. Sa justice est celle de la miséricorde et non des règlements financiers ou pénitentiaires.
On est très sensible aujourd’hui aux droits de l’homme, mais peut-être pas assez à leur fondement évangélique. Jésus invite à ajuster la dimension du contrat à celle de la bonté, et ne se soumet pas aux logiques de compétition, de concurrence, de rivalité si ce n’est pour la recherche de la bonté. Il invite à ajuster les droits de l’homme à ceux de Dieu. Les droits de Dieu, le Père de tous, fondent la manière dont Jésus conçoit et vit concrètement la liberté, l’égalité, la fraternité au milieu de ses frères humains. S’il revient au droit humain de fixer des limites aux rapports sociaux, ce droit peut se pervertir dès lors qu’il prétend fixer des limites à l’amour qui fonde la justice de Dieu. En lui pas de justice sans bonté, sans miséricorde. Le droit de Dieu est essentiellement un droit de grâce. Il respecte les règles des contrats humains mais revendique le droit de les transgresser, qu’ils soient religieux ou non, au nom de son amour. En parcourant les récits évangéliques, on pourrait formuler ainsi en dix phrases courtes un décalogue non pas des commandements de Dieu mais de ses droits :

*Le droit de rester bon quand l’œil de l’homme se fait mauvais.
*Le droit de verser même salaire à l’ouvrier de la onzième heure qu’à celui de la première.
*Le droit de faire briller son soleil sur les méchants comme sur les bons.
*Le droit de soutenir le pauvre sans défense devant le riche sans pitié.
*Le droit de perdre son temps à écouter l’enfant autant que le sage et le savant.
*Le droit d’attendre la moisson pour séparer l’ivraie du bon grain.
*Le droit d’ouvrir sa table à tous ses fils prodigues.
*Le droit de laisser dans le bercail 99 brebis pour partir à la recherche de l’égarée.
*Le droit de pardonner sans limite ni relâche à quiconque demande pardon.
*Le droit de mourir en croix plutôt que de cautionner les intérêts de ceux qui se disent ses amis.

Quand il s’agira de recevoir la récompense, nous serons tous à égalité, les premiers comme s’ils étaient les derniers, et les derniers comme s’ils étaient les premiers. Parce que la pièce d’argent, c’est la vie éternelle, tous jouiront d’une même vie éternelle. (Saint Augustin)

Michel SCOUARNEC, Prêtre du Diocèse de Quimper et Léon

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Le Nouvel An Juif : Roch Hachana 5775, du 24 au 26 septembre 2014

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Le Nouvel An Juif : Roch Hachana 5775, du 24 au 26 septembre 2014

Roch Hachana, littéralement "Tête de l'Année" est le Nouvel An juif.

Il rappelle :

- La création d'Adam et Eve, créés à l'image divine, et dont descend l'humanité tout entière.

- La ligature d'Isaac, quand l'Eternel refusa le sacrifice humain pour le sacrifice animal.

La leçon de Roch Hachana est double : L'humanité dans son ensemble, peuples, individus, est jugée par le Juge suprême, afin de souligner le partenariat irréversible qui existe entre le Créateur et ses créatures. Ce jugement divin fait écho à la liberté et à la responsabilité des hommes, les uns par rapport aux autres.

Comme Adam puis Caïn, chaque personne doit répondre à Roch Hachana à deux questions : « Où es-tu ? » et « Où est ton frère ? »

En refusant le sacrifice d'Isaac, l'Eternel a enseigné que le service divin ne pouvait passer que par le sacrifice de son animalité intérieure et non par l'assassinat de l'homme.

En écoutant la corne de bélier (chofar), nous nous rappelons ces leçons, afin de revenir vers notre Père et d'accepter sa volonté.

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Dimanche 21 septembre, Journée Internationale de la paix

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Dimanche 21 septembre, Journée Internationale de la paix

L'Assemblée générale des Nations Unies, dans sa résolution 55/282, en date du 7 septembre 2001, a décidé que la Journée internationale de la paix serait observée chaque année le 21 septembre. L'Assemblée générale a déclaré que la Journée internationale de la paix serait observée comme une journée mondiale de cessez-le-feu et de non-violence, pendant la durée de laquelle toutes les nations et tous les peuples seraient invités à cesser les hostilités. Elle a engagé les États Membres, les organismes des Nations Unies, les organisations régionales et non gouvernementales et les particuliers à célébrer comme il convient la Journée internationale de la paix, y compris au moyen d'activités d'éducation et de sensibilisation, et à oeuvrer, de concert avec l'Organisation des Nations Unies, à l'établissement d'un cessez-le-feu mondial.

On trouvera ci-après le message du Secrétaire général de l’ONU, M. Kofi Annan, à l’occasion de la Journée internationale de la paix, le 21 septembre 2004:

La Journée internationale de la paix donne lieu tous les ans à une cérémonie spéciale mais, cette année, elle revêt encore plus d’importance car elle coïncide avec le cinquantième anniversaire de la cloche de la paix que nous faisons sonner chaque année à cette occasion.

C’est en 1954 que cette cloche, fondue dans le métal obtenu à partir de pièces de monnaie recueillies par des enfants dans une soixantaine de pays, a été offerte à l’Organisation par l’Association japonaise pour les Nations Unies. Depuis un demi-siècle, elle lance au monde un message puissant concernant l’aspiration de l’humanité à la paix. Tout ce temps-là, du plus fort de la guerre froide à la montée des conflits internes, de la propagation de la crise du sida à l’escalade du terrorisme, le message de la cloche est resté constant, clair et juste.

Aujourd’hui, le son de cette cloche est un réconfort lorsque nous songeons aux événements douloureux de l’an passé et il nous donne des forces pour affronter l’avenir. En cette semaine où les pays du monde se réunissent pour ouvrir la cinquante-neuvième session de l’Assemblée générale, nous savons que nous aurons de multiples défis à relever. Pour être à même de le faire efficacement, je crois qu’un certain nombre de priorités fondamentales méritent tout particulièrement notre attention.

Nous devons continuer à renforcer le système de la sécurité collective et nous assurer qu’il est capable de faire face aux menaces du XXIe siècle. Le Groupe d’experts de haut niveau que j’ai formé l’an dernier travaille d’arrache-pied à nous donner les idées qui nous permettront d’y arriver.

Nous devons renforcer la solidarité internationale face à de graves crises humanitaires comme celle du Darfour.

Nous devons faire plus en vue de forger un véritable partenariat mondial pour le développement, contre la faim, l’ignorance, la pauvreté et la maladie et pour atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement, que tous les États Membres ont approuvé comme schéma directeur pour l’édification d’un monde meilleur au XXIe siècle.

Et nous devons promouvoir une plus grande tolérance et une meilleure compréhension entre les peuples du monde. Rien ne peut davantage mettre en péril les efforts que nous déployons pour consolider la paix et parvenir au développement qu’un monde divisé en blocs religieux, ethniques ou culturels. Dans chaque nation, et entre toutes les nations, nous devons nous employer à promouvoir une unité fondée sur notre humanité commune.

Puissions-nous aujourd’hui puiser notre inspiration dans le son de cette cloche alors que nous nous efforçons d’atteindre ces buts. Que la cloche porte son message haut, juste et clair dans le monde entier.

Kofi Annan, secrétaire général de l'ONU, le 21 septembre 2004

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En Albanie, le pape dénonce la violence religieuse

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En Albanie, le pape dénonce la violence religieuse

Le pape François a fustigé dimanche en Albanie l'utilisation de Dieu comme «bouclier» par les mouvements fondamentalistes religieux, dans un contexte de violence djihadiste au Moyen-Orient et en Afrique, affirmant qu'on ne peut tuer au nom de la foi.

«Que personne ne pense pouvoir se faire de Dieu un bouclier lorsqu'il projette et accomplit des actes de violence et de mépris ! Que personne ne prenne prétexte de la religion pour accomplir ses propres actions contraires à la dignité de l'homme et à ses droits fondamentaux!», a lancé le pape devant les dirigeants albanais.

En effet, a-t-il noté à l'occasion de sa première visite en Europe, le sens religieux authentique est «trahi par des groupes extrémistes» qui «déforment et instrumentalisent les différences entre les diverses confessions» et en font «un facteur périlleux d'affrontement».

Toutes les religions étaient concernées par cet avertissement, mais nul doute que le pape pensait aux exactions des ddjihadistes de l'organisation de l'État islamique (EI) en Syrie et en Irak, et à celles de Boko Haram au Nigeria. Selon lui, une «guerre mondiale, par morceaux», est en cours, en raison des livraisons d'armes alimentant les groupes violents.

Devant les dignitaires orthodoxe, musulman, bektaschi (courant du soufisme) et protestant, François, citant Jean Paul II à Tirana en 1993, a renchéri: «La vraie liberté religieuse a horreur des tentations du sectarisme».

«La religion authentique est source de paix et non de violence! Personne ne peut utiliser le nom de Dieu pour commettre de la violence! Tuer au nom de Dieu est un grand sacrilège! Discriminer au nom de Dieu est inhumain!» a-t-il martelé.

François avait reçu un accueil fervent de plus de 250 000 personnes sur le grand boulevard et la place Mère Teresa où il avait célébré la messe sous une pluie légère. Plus de 10 000 personnes étaient venues de pays de la région.

Dans sa jeep découverte, le long du boulevard orné de photos de martyrs chrétiens du communisme, il s'était arrêté pour prendre des enfants dans ses bras.

Les mesures de sécurité avaient été rehaussées, par crainte d'hypothétiques menaces que feraient courir au pape la mouvance djihadiste. Tous les participants à la messe ont été fouillés. Mais le Vatican a réaffirmé qu'il n'y avait «pas de problèmes de sécurité particuliers».

Devant le président Bujar Nishani, un musulman, François a fait un éloge appuyé du «climat de respect et de confiance réciproque, entre catholiques, orthodoxes et musulmans» dans ce pays qui peut «devenir pour de nombreux pays un modèle».

Hysen Doli, 85 ans, un musulman venu avec dix membres de sa famille, a exprimé sa joie de voir le pape: «Par reconnaissance nous sommes venus obtenir la bénédiction du pape», a-t-il dit.

Martyrs de la foi

François a rendu hommage à la résistance catholique à la dictature marxiste: la porte a longtemps été «bloquée par le verrou des interdictions d'un système qui niait Dieu. Combien de chrétiens n'ont pas plié devant les menaces, mais ont continué sans vaciller», a-t-il souligné, alors qu'un procès de béatification de 40 martyrs catholiques a commencé en 2002.

Particulièrement ému, il a écouté les témoignages d'un prêtre, Ernest Simoni, 84 ans, qui a été emprisonné pendant 27 ans dans les geôles communistes, et d'une religieuse, Marije Kaleta, 85 ans, persécutée durant la dictature.

«Si le régime athée cherchait à étouffer la foi», le pape a invité les jeunes Albanais à «dire non à l'idolâtrie de l'argent, à la fausse liberté individualiste, aux dépendances; et dire oui à la culture de la rencontre».

L'Albanie «est un pays européen» et non «un pays musulman», et le choix d'un premier voyage dans ce petit pays sur le continent européen «est un signal que j'ai voulu adresser» à l'Europe, a affirmé dimanche soir le pape François dans l'avion qui le ramenait à Rome.

Tirana a obtenu son statut de candidat à l'entrée dans l'Union européenne (UE) en juillet dernier.

Avant de quitter l'Albanie, au Centre «Béthanie», à 20 km de Tirana, le pape a échangé avec des enfants en difficulté, martelant une dernière fois son message de coexistence: ce centre, a-t-il dit, «témoigne qu'une cohabitation fraternelle entre des personnes appartenant à différentes ethnies et à des confessions religieuses différentes est possible». «La bonté n'est pas faiblesse, mais vraie force capable de renoncer à la vengeance».

Après la Seconde Guerre mondiale, sous la dictature communiste d'Enver Hoxha, 1820 églises, orthodoxes, catholiques, ont été détruites. Entre 1945 et 1985, 7 évêques, 111 prêtres, 10 séminaristes et 8 religieuses sont morts en détention ou ont été exécutés.

En Albanie, l'islam est majoritaire (56%) et les catholiques représentent 15% de la population, soit plus que les orthodoxes (11%).

Le culte de la Bienheureuse Mère Teresa de Calcutta, Albanaise d'origine macédonienne, et la venue de nombreux religieux étrangers ont aidé à la renaissance du catholicisme en Albanie, où le christianisme était apparu dès le Ier siècle.

JEAN-LOUIS DE LA VAISSIERE, CALIN NEACSU
Agence France-Presse
Tirana

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« Cette crise nous rend résistants » par Michel BESSE, Volontaire Permanent d’ATQ Quart Monde en Centrafrique

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« Cette crise nous rend résistants » par Michel BESSE, Volontaire Permanent d’ATQ Quart Monde en Centrafrique

«Kpalé so a sara é ngangu»

Ma colère s'est éteinte

Lorsqu'un soir de février un ado est transporté à la Bibliothèque de rue du plus grand site de déplacés de Bangui, Henri, le jeune animateur d'ATD, lui aussi déplacé avec sa famille, n'en croit pas ses yeux. Ce blessé, c'est Pierre, un des enfants qui, chaque jour, par centaines, partagent leurs chansons, leur curiosité et leurs savoirs, en plein milieu des milliers de tentes brinquebalantes. On l'a trouvé au bout du tarmac : agressé, il porte des traces de coups. Vite, au dispensaire du camp, réduire la fracture ! Vite, retrouver sa famille, retrouver aussi celui qui l'a frappé ! Henri et ses copains emmènent l'agresseur, avec le petit, dans la tente de sa grand- mère, sa dernière famille. Dans la nuit, elle les écoute, puis : « Son sang avait coulé. Et pour toi, j'avais préparé ma vengeance. Je te vois, je t'entends dire pardon. Ma colère s'est éteinte. » Précarité de la violence ; solidité de la paix.

Jean, volontaire au service des équipes ATD d'Afrique, rappelle : « La RCA, à l'échelle d'un pays, nous met face au délabrement et au rejet des familles du Quart Monde que nous connaissons ailleurs. La violence qui les frappe peut entrer en nous, nous décourager. » L'équipe ATD en RCA veut raconter ce qui se passe de bon, et non un découragement supplémentaire1. Des quartiers et villages laissés à eux-mêmes résistent par l'action, par le souhait d'éducation pour leurs familles, par l'amour du pays malgré tout, par leur sagesse de paix.

2013-2014 : crises en cascades

En 18 mois se sont accentuées les divisions politiques en germe depuis les années 90. Décembre 2012-mars 2013 : dans l'intérieur du pays avec la coalition armée Seleka. Mars-juillet 2013 : prise du pouvoir et champ libre aux Seigneurs de Guerre qui se payent sur la population. Juillet-novembre 2013 : tentative de pacification par des forces internationales qui se heurtent à des groupes d'autodéfense armés, les Anti-balaka. Depuis décembre 2013 à aujourd'hui : simultanément un règlement diplomatique de la succession au sommet de l'état et la perspective d'élections générales en 2015, et à la base une multiplication des milices armées, avec une opinion rampante qui amalgame Seleka et musulmans sur fond de vengeance. Dans un pays et une capitale dont la moitié de la population a vécu hors de chez elle (chez des parents, dans des sites de déplacés), dont un habitant sur dix est réfugié à l'étranger, les causes profondes échappent aux acteurs. Alors les suspicions et les rancœurs font renoncer à penser, le suivisme des foules est manipulé par des politiciens du pire. Alors que les rythmes sociaux (rentrée des classes, versement des salaires, campagnes de vaccinations, etc) et les rythmes agricoles (préparation de sols, semailles, entretien, récolte-vente) ont étés cassés, les rythmes de survie des très pauvres ont résisté : vente ambulante, accueil des familles déguerpies, conversations pour sauver des vies et régler des problèmes avec les miliciens sans aucun appui sécuritaire, etc.

A précarité durable, résistance durable

Par leur résistance, ceux qui ont toujours vécu dans une société qui les ignore, les exclue et les méprise, créent des relations sociales qui répondent à la précarité. « Nous, avec 50 CFA (0,10 euros), on peut donner de la bouillie à nos enfants : on est en paix. On réfléchit pour créer de l'amitié, et que les autorités puissent compter sur nos familles quand ça va mal », disait Papa Pascal, du village de D. Monsieur Grégoire, allié d'ATD, a réussi à faire approuver à un administrateur scolaire la création d'un collège : « Cela n'a été possible qu'en laissant la parole aux familles les plus reculées du village. » L'idée qui part du plus isolé, nous sommes sûrs que ça bénéficiera à tous ; la force des armes ou la force politicienne en paroles se dégonflent devant le premier problème sérieux. Les soldats et les politiciens déguerpissent. Les plus précaires, eux, résistent. Kpalé so, a sara é ngangu, dit-on en langue nationale sango (Cette crise nous rend résistants).

« On n'a personne »

Les abus, depuis des années, ont rétréci la vie sociale. Cette violence routinière, Nadine, au quartier K. l'appelle le Tu me connais ? : c'est l'insulte du kotazo (grand type) envers celui qui n'a aucune relation. Des fonctionnaires rançonnent les plus faibles : « On dit rien, on n'a personne ».

Chez Papa Pascal, alors que la Bibliothèque de rue2 avait cessé depuis quatre mois de combats, un allié d'ATD, Jean-Luc, a pris son courage pour recréer les liens. Sur un moto-taxi, chaque semaine avec Pascal, il a renoué avec les familles isolées. Retrouvant ces vieux amis, Pascal dit sa fierté d'aller dans des coins du village (6 km de long) où il n'était jamais entré : « Même avant le kpalé, par ici, je n'avais personne », dit-il avec un clin d'œil. L'isolement qui frappe aujourd'hui tout le monde, lui, il en savait quelque chose. Et c'est lui justement qui peut renouer des relations. Il n'a tellement personne qu'il n'est d'aucun bord.

Tout sourire, Maman Irène sa voisine, elle aussi sans personne si ce n'est les autres familles du Quart Monde, a une bonne nouvelle. Depuis des années, les autorités parlaient d'école et d'alphabétisation. Rien n'est venu. Irène a osé parler à Madame Pasteur de son église. Celle-ci a motivé Bruno, jeune papa paysan, à se former comme alphabétiseur. Le voici deux jours par semaine avec 80 élèves-mamans (dont Irène et son cahier, sur les bancs dès 6 h. 00 !), il dit : « J'ai accepté parce que ma maman dans le temps, elle aussi souffrait de ne pas lire. » Dans la précarité durable des plus isolés, les solutions viennent de l'expérience des problèmes pareils vécus par des gens pareils. La violence subie a été leur apprentissage de vie : l'école qu'elles ouvrent est une réponse de paix, que toutes comprennent sans discours.

« J'ai personne » disait le paralytique (Jn 5) ; « personne qui me connaisse » pleurait le psalmiste (21, 12) ; n'avoir personne, n'être personne aux yeux des gens, c'est l'image du Christ-Homme-de-Misère qui habita le combat de Joseph Wresinski fondateur d'ATD-Quart Monde. Pour qu'aucune précarité ne fasse plus jamais d'une personne un «plus-personne».

2 Les bibliothèques de rue introduisent le livre, l'art et d'autres outils (notamment informatiques) d'accès au savoir auprès des enfants de milieux défavorisés et de leurs familles (sur un trottoir, au pied d'une cage d'escalier, dans des lieux isolés à la campagne ). Régularité durée, relations de confiance entre enfants, familles et animateurs sont les premiers pas vers une participation sociale plus large)

Michel BESSE, volontaire-permanent du Mouvement International ATD Quart Monde. Equipe Nationale République Centraficaine.

Prêtre Spiritain en lien avec l’Equipe Mission de France d’Evreux

Lettre aux Communautés de la Communauté Mission de France

N° 276 Septembre-Octobre 2014 pages 21-24


Evangile du dimanche 28 septembre 2014

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Evangile du dimanche 28 septembre 2014

« Jésus disait aux chefs des prêtres et aux anciens : « Que pensez-vous de ceci ? Un homme avait deux fils. Il vint trouver le premier et lui dit : 'Mon enfant, va travailler aujourd'hui à ma vigne.' Celui-ci répondit : 'Je ne veux pas.' Mais ensuite, s'étant repenti, il y alla. Abordant le second, le père lui dit la même chose. Celui-ci répondit : 'Oui, Seigneur !' et il n'y alla pas. Lequel des deux a fait la volonté du père ? » Ils lui répondent : « Le premier ».
Jésus leur dit : « Amen, je vous le déclare : les publicains et les prostituées vous précèdent dans le royaume de Dieu. Car Jean Baptiste est venu à vous, vivant selon la justice, et vous n'avez pas cru à sa parole ; tandis que les publicains et les prostituées y ont cru. Mais vous, même après avoir vu cela, vous ne vous êtes pas repentis pour croire à sa parole. »

OUI ou NON

Jésus se trouve dans le temple, aux prises avec les grands prêtres et les anciens du peuple qui lui cherchent querelle à propos de son autorité. Jésus leur demandera leur avis à la suite de la courte parabole qu’il leur raconte : un humain a deux fils, un premier et l’autre ; pour être précis, il s’agit même, ici, de deux enfants, de deux « petits » ; le père s’approche de chacun à tour de rôle et leur demande d’aller travailler à sa vigne. Le premier refuse net, puis décide d’y aller ; l’autre se met en avant comme volontaire, mais n’y va pas. Aucun des deux ne fait ce qu’il dit. « Lequel des deux a fait la volonté du père ? Le premier », répondront de façon juste, les interlocuteurs de Jésus.

Nous pourrions être tentés d’en tirer une morale : il faut faire ce que l’on dit, être en cohérence avec sa parole. Paradoxalement, il n’en est rien, pour le premier des fils !

Il nous intéresse, cet enfant qui s’affirme par le refus : « Je ne veux pas ! » Loin de l’image du gamin capricieux et désobéissant, apparaît la figure plus complexe d’un fils qui ne s’aligne pas sur la volonté de son père. Mais s’il commence par s’en détourner, n’est-ce pas pour mieux la choisir ? Comme si l’attitude de refus rompant avec une certaine dépendance ouvrait à une relation neuve, ajustée, librement choisie. Étrange situation que la sienne ! Ce fils est présenté comme premier d’emblée, c’est-à-dire celui qui précède ! C’est lui qui « fait » la volonté de son père, c’est lui qui incarne le désir du père. La phase de repentir révèle qu’au plus secret de lui-même, il a renoncé à sa volonté propre ; le retournement semble nécessaire pour instaurer la relation nouvelle avec le père.

L’autre fils, dont le père s’approche ensuite, se considère en conformité avec le commandement du père, mais en réalité, il n’accomplit pas son œuvre. Il est trop imbu de son propre personnage, car, littéralement, ce n’est pas « Oui » qu’il répond à son père, mais « Moi, seigneur ». Il n’y a ni retournement, ni déplacement chez lui. Il n’a pas sa place dans la vigne, cet espace où se déploie la relation nouvelle.

Les grands prêtres et les anciens entendent Jésus énoncer un jugement dur et inattendu ! Les publicains et les prostituées qui sont à la place du premier enfant de la parabole, passent avant eux dans le royaume de Dieu.

Le critère de jugement nous surprend : « Jean est venu dans un chemin de justice », les publicains et prostituées, les mauvais sujets, les perdus de la société, tous ceux qui disaient « Non » à la Loi par leur comportement, ont cru en lui ; ils ont couru dans le royaume de Dieu, en incarnant la parole de vie dans leurs actes. Vous, spécialistes de la Loi et des Écritures vous n’avez pas bougé !

L’Évangile, ce n’est pas la morale, et cela peut faire grincer des dents, quand on s’estime être du côté des « gens de bien sous tous rapports ».

La précédence dans le royaume est pour ceux et celles qui sont dans le mouvement vers la vie, capables de repentir, à l’écoute d’un appel, portés à aimer « en acte et en vérité ».

Malou LE BARS

Témoignage Chrétien n°3602 du 25 septembre 2014 page 4

Samedi 27 septembre, Fête de Saint Vincent de Paul

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Samedi 27 septembre, Fête de Saint Vincent de Paul

Monsieur Vincent n’oubliera jamais que, quand il était petit, il gardait les porcs dans la campagne landaise. Il en rougissait à l’époque et s’il voulut devenir prêtre, ce fut surtout pour échapper à sa condition paysanne. Plus tard, non seulement il l’assumera, mais il en fera l’un des éléments de sa convivialité avec les pauvres et les humiliés. A 19 ans, c’est chose faite ; il monte à Paris parce qu’il ne trouve pas d’établissement qui lui convienne. Le petit pâtre devient curé de Clichy, un village des environs de Paris, aumônier de la reine Margot, précepteur dans la grande famille des Gondi. Entre temps, il rencontre Bérulle qui lui fait découvrir ce qu’est la grâce sacerdotale et les devoirs qui s’y rattachent. Il appellera cette rencontre « ma conversion ». Il renonce à ses bénéfices, couche sur la paille et ne pense plus qu’à Dieu. Dès lors son poste de précepteur des Gondi lui pèse. Il postule pour une paroisse rurale à Châtillon-les-Dombes et c’est là qu’il retrouve la grande misère spirituelle et physique des campagnes françaises. Sa vocation de champion de la charité s’affermit. Rappelé auprès des Gondi, il accepte et enrichit son expérience comme aumônier des galères dont Monsieur de Gondi est le général. Ami et confident de saint François de Sales, Monsieur Vincent trouve en lui l’homme de douceur dont il a besoin, car son tempérament est celui d’un homme de feu. Pour les oubliés de la société (malades, galériens, réfugiés, illettrés, enfants trouvés), il fonde successivement les Confréries de Charité, la Congrégation de la Mission (Lazaristes) et avec sainte Louise de Marillac, la Compagnie des Filles de la Charité. Plus que l’importance de ses fondations, c’est son humilité, sa douceur qui frappe désormais ses contemporains. Auprès de lui chacun se sent des envies de devenir saint. Il meurt, assis près du feu, en murmurant le secret de sa vie : « Confiance ! Jésus ! »

« Quoi faire ? Embraser les cœurs des hommes, faire ce que le Fils de Dieu a fait, lui qui est venu mettre le feu au monde afin de l’enflammer de son amour. Qu’avons-nous à vouloir sinon qu’il brûle et qu’il consume tout ? »
(Saint Vincent à ses prêtres)

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29 septembre, fête des « archanges » Michel,...

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Les catholiques français pendant la Première guerre mondiale

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Les catholiques français pendant la Première guerre mondiale

Entretien avec le père Franck Guérin, prêtre à Bar le Duc dans la Meuse un département français marqué par la bataille de Verdun - La France qui entre en guerre en août 1914 est un pays catholique. La très grande majorité des Français sont baptisés. Certes, il y a des différences notables entre un bassin parisien déjà globalement indifférent à la religion, un Sud-Ouest hostile à l’Eglise, ou une Bretagne encore profondément attachée à ses prêtres.

Les vingt dernières années ont été marquées par une lutte parfois violente entre les partisans d’une République laïque et ceux attachés à la présence de l’Eglise comme institution à part entière du pays. Depuis 1904, la France n’entretient plus de relations diplomatiques avec le Saint-Siège. En 1905, la loi de séparation des Eglises et de l’Etat a mis fin au Concordat napoléonien, au terme de violents débats. L’heure est à l’anticléricalisme et à une lutte d’influence entre l’Eglise et la République.

C’est dans ce contexte que les Français catholiques sont engagés dans le conflit qui modifiera sensiblement les relations qu’entretiennent les Français avec l’Eglise et ses représentants, et les relations entre l’Etat d’une part, et l’Eglise nationale et le Saint-Siège d’autre part.

Dès le début de la guerre, en France, c’est l’Union Sacrée. Tous les partis politiques, les syndicats, les Eglises, tous serrent les rangs pour faire face à l’invasion allemande. Malgré les appels à la paix de Pie X puis de Benoît XV, les catholiques, très majoritaires, soutiennent la guerre et le gouvernement comme le rappelle le père Franck Guérin :

« L’Église de France rentre dans l’Union sacrée, elle joue le jeu. Dès le début de la guerre, le 4 août 1914, l’Union sacrée est proposée par Raymond Poincaré, président de la République et le clergé français adopte une attitude à l’unisson de l’opinion nationale. Pour les catholiques français, le responsable du conflit, c’est l’Allemagne. Durant les quatre années du conflit, le Pape sera totalement incompris. On l’appellera le « Pape Boche ». Je crois que Léon Bloy a été jusqu’à l’appeler « Pilate XV ». Il est allé jusqu’à dire qu’il se trompe « infailliblement ». À l’époque, il y a très peu d’ecclésiastiques qui ont compris ce qu’il proposait dont le fait d’être impartial. Du côté allemand, il était considéré comme trop français, c’est ce que pensait Ludendorff. Et du côté français, on considérait qu’il était un Pape boche. C’est un mot aimable de Clemenceau. Le clergé ne l’a pas compris et ne l’a pas du tout soutenu. Il est tout seul et abandonné. Il est allé très loin dans l’incompréhension.»

Malgré le climat anticlérical qui règne en France, les catholiques n’hésitent pas à défendre leur patrie. Le père Franck Guérin :

« Chez les catholiques français, il y a toujours une association France- catholique qui est très forte. La patrie est en danger. D’ailleurs, ce n’est pas un hasard si tous les prêtres, membres des congrégations religieuses qui avaient été expulsées de France ou qui ne pouvaient pas rester parce qu’elles n’avaient pas obtenu l’autorisation d’exercer leur ministère ou fonction éducative, reviennent spontanément dès le début du mois d’ août’14 pour se battre et défendre la patrie.»

Les appels à la paix du Saint-Siège raisonnent dans le vide. Tous les efforts menés par Pie X et par Benoît XV, sans compter ceux, avant l’éclatement du conflit par les socialistes européens, pour préserver la paix, échouent. C’est une vraie défaite collective comme le souligne le père Franck Guérin :

« Au fond, à cette époque-là, il y a une nouvelle religion. C’est le nationalisme, la patrie, la défense de la patrie sur lequel tout le monde se retrouve. D’ailleurs, il y a deux grandes internationales qui ont échoué. Premièrement, c’est le christianisme (on ne parle pas du Christ). Le christianisme n’a pas été en mesure d’empêcher le conflit, que ce soit du côté catholique ou luthérien. Et le socialisme non plus ! Les socialistes de France se sont ralliés à l’Union sacrée et de l’autre côté, les sociaux-démocrates allemands ont voté les crédits militaires. C’est une espèce d’échec de ces grandes idées qui transcendaient les nations et les appartenances nationales.»

Les catholiques s’engagent donc dans la guerre. Parmi eux, les ecclésiastiques, prêtres, religieux et séminaristes, qui sont, comme tous les citoyens français, mobilisés. Le père Franck Guérin revient sur ces hommes d’Eglise intégrés dans l’armée. Le père Franck Guérin :

« La masse de gens concernés représente quand même plus de 25.000 hommes, membres du clergé catholique français. Il y a 500 pasteurs protestants. Il y a trois statuts. On pense spontanément aux aumôniers militaires. Mais au début du conflit, il ne doit y avoir que 150 prêtres membres de l’aumônerie militaire, titulaires de cette fonction, ce qui est très peu. Très vite, il va y avoir des besoins considérables et Albert de Mun qui est député catholique va parvenir à convaincre le gouvernement français, les autorités françaises de la nécessité d’élargir un peu le nombre d’aumôniers avec des aumôniers militaires qui s’engagent comme volontaires et je crois qu’ils seront très vite 400 aumôniers volontaires, les « aumôniers d’Albert de Mun ». Ils seront d’ailleurs reconnus par l’armée et la République avec une solde et un titre d’officier comme les autres aumôniers militaires titulaires. Ca ne fait que 600 personnes et la République a intégré quelque 13.000 prêtres- tous ceux qui étaient prêtres avant la séparation de l’Église et l’État de 1905- appartenant au service public des cultes ont été versés dans le service de santé comme brancardiers. 13.000 prêtres brancardiers au service de santé. Il en reste 12.000 qui eux, sont des combattants comme les autres dans l’artillerie, l’infanterie. Ces 12.000 hommes, ce sont tous ceux qui étaient prêtres ou séminaristes après 1905. »

Qu’ils soient aumôniers ou simples soldats, ils sont logés à la même enseigne que les autres Poilus. Dans la boue des tranchées, deux mondes, qui ne se connaissaient pas forcément, se rencontrent comme le raconte le père Franck Guérin :

« Au départ, dans les toutes premières semaines, ils ont parfois été accueillis avec circonspection. Mais finalement et assez rapidement, ils sont acceptés et ils sont même sollicités parce que ces hommes d’Église partagent tout simplement la vie des hommes: le froid, les travaux, la souffrance, la peur et évidemment. Ils vivent tous les risques de la mort. Et sur leur passage, les visages de ces hommes s’ouvrent les uns après les autres et bien des préjugés populaires d’avant-guerre tombent. Il faut se souvenir qu’une bonne partie de ces combattants sont marqués par l’anticléricalisme ambiant, le laïcisme d’avant-guerre. Et finalement, peu à peu et même assez vite, ils vont découvrir ces soldats prêtres, qu’on appelait à l’époque des « ratichons épatants ». Ils paient de leur personne, comme les autres. À la veille des attaques, les confessions sont d’une grande intensité. Il n’est pas rare aussi de voir des bataillons entiers envahir des petites églises à demi ruinées pour assister aux offices célébrées par l’un des leurs. Du côté des prêtres, ils vivent une expérience pastorale radicalement nouvelle. Le front, c’est un monde d’hommes et dans bien des régions de France, en particulier les grandes villes et toujours ce bassin parisien peu pratiquant - il y a beaucoup d’autres régions comme cela - les prêtres connaissaient surtout une population féminine, une assistance féminine à la messe et une assistance faite d’enfants, sauf dans les terres de chrétienté : en Bretagne, dans l’église, il y avait la moitié d’hommes et l’autre moitié de femmes. Ces prêtres découvrent un monde d’hommes qu’ils ignorent ou connaissent assez peu et qui est assez révélateur de la société française d’avant’14 qui est marquée par le christianisme et qui vit un détachement cultuel, rituel assez important selon les régions. Quand tous les séminaristes, tous les prêtres reviennent muris et endurcis par l’épreuve, cela va créer un nouveau clergé, il va être rénové. Une fois sorti de la sacristie, le nouveau prêtre de l’après-guerre a été baptisé dans le réel. »

Cette fraternité née au cœur des épreuves de la guerre n’est pas sans conséquence sur les relations qu’entretiennent, une fois la paix revenue, les anciens combattants, modifiant profondément la vision que les laïcs ont sur les religieux, et les religieux sur les laïcs. Le père Franck Guérin :

« Ça fait naître une génération de prêtres entreprenants, de prêtres baptiseurs qui vont se lancer dans les années 20-30 à la conquête des grandes villes. Il y a les grandes figures comme les Pères Brottier et Doncoeur. Il y aura des prêtres anciens combattants qui deviendront députés. C’est aussi dans ce clergé d’anciens combattants que l’Église puisera parmi les plus grandes figures une sorte de vivier de grandes figures de l’Église des années 30-40-50. Je vous cite les noms de Mgr. Liénart à Lille, Feltin à Paris, Saliège à Toulouse, Gerlier à Lyon. Ce sont tous des anciens combattants qui sont devenus évêques, archevêques et parfois cardinaux. On peut raisonnablement dire ou soutenir que le phénomène d’anciens combattants a contribué à la réintégration du clergé français dans la sociabilité masculine de l’après-guerre. Et lorsqu’un ancien combattant socialiste rencontre un curé, il voit d’abord en lui l’ancien combattant qui a peut-être eu la légion d’honneur, la croix de guerre avant de voir le curé. Là, il y a quelque chose qui est partagé entre les deux hommes. Et ça a été une chance. Comme quoi, du mal peut sortir du bien ! Une chance pour le clergé français de réintégrer un monde qu’il ne connaissait pas très bien ou plus ou moins bien

La Première Guerre mondiale a eu aussi des conséquences sur les relations que la République française entretiendra ensuite avec l’Eglise de France et le Saint-Siège. Les années 1920 marqueront une nette détente après des années de tensions et de défiance.

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30 septembre Fête de Saint Jérôme Père et Docteur de l'Eglise (✝ 420)

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30 septembre Fête de Saint Jérôme Père et Docteur de l'Eglise (✝ 420)

Jérôme est un étudiant romain plein d'allant. Il demande le baptême à 19 ans et son tempérament entier ne conçoit d'autre vie que consacrée à Dieu. Mais où et comment? A la recherche de sa vocation, il se met à voyager. Il passe tout d'abord deux années dans le désert de Chalcis en Syrie: un petit stage d'érémitisme ascétique et contemplatif, dans la méditation amoureuse des Écritures, est la meilleure formation pour le service du Seigneur. Mais Jérôme a besoin d'action. Il se rend alors à Antioche, fameuse pour son école exégétique. Il y apprend le grec et l'hébreu et y reçoit le sacerdoce. Passant par Constantinople, il découvre l'exégèse d'Origène et se met sous la direction de saint Grégoire de Nazianze. Mais toujours indécis sur ce qu'il doit devenir, il retourne à Rome. Là sa grande culture fait de lui le secrétaire du pape Damase. Il a aussi beaucoup de succès auprès des laïcs: un petit cercle de dames chrétiennes, des admiratrices inconditionnelles dont il est le père spirituel, se rassemble autour de lui. A la mort de saint Damase, il doit quitter Rome où son bouillant caractère lui a valu beaucoup d'ennemis. Ses 'dames' le suivent jusqu'à Bethléem où il fonde pour elles un petit monastère. Il a trouvé le lieu de sa vocation. Il se consacre à l'étude de la Bible qu'il traduit en latin 'la Vulgate' sans négliger de se brouiller avec de nombreuses personnalités et de s'immiscer dans toutes les querelles de l'époque. Il passe, dans l'histoire, pour l'un des plus mauvais caractères de la communion des saints. Mais son affectivité exacerbée le rend très proche de nous. On le plaint d'avoir été irascible et vindicatif. On l'admire pour son amour du Christ et de la Parole de Dieu.
A lire: lors de la catéchèse de Benoît XVI à l'audience générale du 7 novembre 2007 l'évocation de saint Jérôme (né vers 347), qui "mit la Bible au cœur de son existence et en réalisa une traduction latine. Il la commenta dans ses écrits mais surtout s'appliqua à la vivre quotidiennement" .

« Priez-vous ? vous parlez au Seigneur. Lisez-vous l’Ecriture sainte ? C’est Lui qui vous parle. - Ignorer les Ecritures, c’est ignorer le Christ. – On ne naît pas chrétien. On le devient. - Ce qui a de la valeur, c’est d’être chrétien et non de le paraître. »

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1° Octobre, Fête de Sainte Thérèse de Lisieux, « Patronne des Incroyants » !

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1° Octobre, Fête de Sainte Thérèse de Lisieux, « Patronne des Incroyants » !

L’expérience du « doute » vécue par Thérèse

Voici l’expérience qu’a vécue Thérèse à Pâques 1896. Si l’on reprend sa relecture du 9 juin 1897 dans le Manuscrit C, on peut faire l’hypothèse suivante : par les hémorragies de la nuit du jeudi au vendredi saint 1896, Thérèse vient de ressentir dans son corps que la mort n’est plus une perspective envisagée mais une réalité proche; un peu comme un malade à qui le médecin révèle tout à coup qu’il est condamné et que c’est une question de jours. Après un moment de joie (« la pensée du Ciel faisait tout mon bonheur »), Thérèse est confrontée, comme tout un chacun un jour ou l’autre, à l’inéluctable. Elle est au pied du mur. Finalement, y a-t-il quelque chose après la mort ? « La pensée du ciel, si douce pour moi, n’est plus qu’un sujet de combat et de tourment », écrit-elle.

Ce qu’on peut noter d’abord, c’est que Thérèse vit cette situation comme une épreuve, et une épreuve qui vient de Jésus : Il permit que mon âme fût envahie des plus épaisses ténèbres. Elle s’attendait à une épreuve, mais pas à celle là. Elle écrira un peu plus loin (C 31 r°) : « Toujours (le Seigneur) m’a donné ce que j’ai désiré ou plutôt Il m’a fait désirer ce qu’il voulait me donner, ainsi peu de temps avant que mon épreuve contre la foi commence, je me disais : Vraiment je n’ai pas de grandes épreuves extérieures et pour en avoir d’intérieures il faudrait que le bon Dieu change ma voie, je ne crois pas qu’Il le fasse, pourtant je ne puis toujours vivre ainsi dans le repos... quel moyen donc Jésus trouvera-t-il pour m’éprouver ? La réponse ne se fit pas attendre et me montra que Celui que j’aime n’est pas à court de moyens; sans changer ma voie, Il m’envoya l’épreuve qui devait mêler une salutaire amertume à toutes mes joies ». On retrouve bien là l’humour de Thérèse.

On peut remarquer qu’elle attribue clairement cette épreuve au bon Dieu, et non pas au démon. La preuve en est qu’elle parlera quelques pages plus loin du démon, mais pas pour parler de son épreuve contre la foi. C’est important à noter, si on se rappelle que, dans la mentalité religieuse de l’époque, le doute sur Dieu ou l’au delà ne pouvait être qu’une tentation démoniaque.

Elle vit donc sa nouvelle situation comme une épreuve. Mais ce qui est vraiment étonnant c’est la façon dont elle situe cette épreuve dans sa relecture de juin 1897. D’emblée, elle la relit comme une révélation : « Aux jours si joyeux du temps pascal, Jésus m’a fait sentir..., et cette révélation concerne les athées de son temps : ...qu’il y a véritablement des âmes qui n’ont pas la foi ». Au lieu de se lamenter sur son sort, elle ouvre son expérience sur celle des « impies », qu’elle comprend de l’intérieur. Thérèse découvre ce que c’est que de ne plus avoir l’espérance du ciel après la mort, elle en « sent l’amertume ».

Cette expérience est d’autant plus forte que des hommes la vivent sciemment, volontairement. Et cela rend crédible pour elle la perspective d’un possible néant après la mort. C’est ce qu’elle exprime à travers cette voix intérieure qui est la sienne et qu’elle entend avec, comme en surimpression, celle des athées : « Il me semble que les ténèbres empruntant la voix des pécheurs me disent en se moquant de moi : - Tu rêves la lumière, une patrie embaumée des plus suaves parfums, tu rêves la possession éternelle du Créateur de toutes ces merveilles, tu crois sortir un jour des brouillards qui t’environnent, avance, avance, réjouis-toi de la mort qui te donnera non ce que tu espères, mais une nuit plus profonde encore, la nuit du néant. »

Mais ce que Thérèse vit et exprime à travers cette épreuve, c’est une nouvelle fraternité. Ces athées, ces impies, ces hommes qui refusent Dieu, qui refusent la grâce, elle en fait des frères, ce qui est proprement scandaleux pour le milieu chrétien de son époque. Elle l’exprime dans un de ces glissements de style dont elle est coutumière, quand son récit se transforme en prière : « Mais Seigneur, votre enfant l’a comprise votre divine lumière, elle vous demande pardon pour ses frères, elle accepte de manger aussi longtemps que vous le voudrez le pain de la douleur et ne veut point se lever de cette table remplie d’amertume où mangent les pauvres pécheurs avant le jour que vous avez marqué.. ». Mais aussi ne peut-elle pas dire en son nom, au nom de ses frères : « Ayez pitié de nous Seigneur, car nous sommes de pauvres pécheurs !... Oh ! Seigneur, renvoyez-nous justifiés... Que tous ceux qui ne sont point éclairés du lumineux flambeau de la Foi le voient luire enfin ». Thérèse n’écrit pas : « en son nom et au nom de ses frères », dans une addition, elle écrit : « En son nom, au nom de ses frères ». Il y a ici une équivalence entre les deux. Un peu plus loin, elle dit : « Nous sommes de pauvres pécheurs. » Elle se compte dans le lot. Elle ressent pour eux plus qu’une solidarité : une réelle fraternité.

Le doute est une « grâce venant du Christ »

Nous sommes ici au cœur de l’expérience spirituelle qu’ont fait beaucoup de membres de la Communauté Mission de France. Thérèse a vécu la découverte « qu’il y a véritablement des âmes qui n’ont pas la foi » comme une grâce venant du Christ. A sa suite, beaucoup d’entre nous ont reçu cette même découverte comme une grâce. Nous avons constaté que, bien avant nous, Thérèse avait reçu la grâce d’entrer dans la compréhension profonde de l’incroyance, de ce monde des « impies », si étranger pour elle, ce monde de ceux qui refusent au plus profond d’eux mêmes qu’il y ait une autre réalité que la condition humaine dans sa finitude, de ceux qui disent de façon décidée : « Il n’y a rien après la mort », ce monde de ceux aussi qui, en toute droiture, s’interrogent sur Dieu mais ne peuvent pas le pressentir comme celui en qui ils pourraient vraiment mettre leur confiance.

Mais quand on prend ainsi au sérieux l’expérience spirituelle de ces hommes, on ne peut pas rester indifférent. Et notre foi est remise en question. Ceux qui, en toute conscience, écartent Dieu-Amour de leur vie entrent en quelque sorte dans notre propre vie et nous disent de l’intérieur de nous-mêmes : « Tu rêves la lumière... » Et c’est alors que nous vivons la foi sous le registre de l’obscurité, nous devenons vulnérables à ce refus d’une lumière qui jaillirait après la nuit de cette vie.

En acceptant de rester à la table des pécheurs, comme elle dit, Thérèse s’est rendue intérieure à leur expérience spirituelle. C’est à ce charisme que la Mission de France a puisé. Je voudrais vous citer un seul exemple récent : cet été, nous avions une session de retrouvailles à Pontigny; nous avons découvert que plusieurs d’entre nous, sans se concerter et par des biais divers, étaient interpellés par le monde des nomades, qui sont parmi les plus exclus dans notre société européenne. Dans la discussion, l’un de nous a dit : Ce qui me préoccupe, ma question, c’est : comment je vais dépendre d’eux ? Et c’est vrai que ce n’est pas évident. Avec les nomades, nous sommes quand même du bon côté des barrières sociales, nous nous méfions toujours un peu d’eux, nous nous disons spontanément : attention, il ne faut pas être naïfs... Et pourtant, si nous voulons être témoins de Jésus qui a mangé à la table des publicains et des pécheurs, il nous faut quelque part « dépendre d’eux », manger à leur table et y rester.

Thérèse ne veut pas se lever de cette table avant le jour que Dieu a marqué, dit-elle. Cette attitude a rejoint profondément les prêtres de la Mission de France dans leur engagement missionnaire : être avec ceux à qui nous sommes envoyés, nous laisser inviter par eux, leur être fidèles dans un long compagnonnage, pour devenir ensemble frères du chemin, dans nos obscurités respectives et à l’écoute de l’Esprit Saint qui nous parle aussi à travers eux, cet Esprit dont on ressent le souffle comme une brise légère dans le dialogue de vie et de foi avec ceux qui sont devenus nos frères

Dominique Fontaine, Prêtre de la Mission de France

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Discours du pape François lors de la Fête de Saint François à Assise, le 4 octobre 2013

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Discours du pape François lors de la Fête de Saint François à Assise, le 4 octobre 2013

Lors de son deuxième discours prononcé à Assise, le Pape François a rappelé que l’Église et les chrétiens devaient, comme l'a fait Saint François, renoncer à "la mondanité".

"De quoi l’Église doit-elle se dépouiller ?" a demandé le Pape François au début de son discours, prononcé à l'évêché d'Assise, devant les pauvres aidés par la Caritas. "D'un très grave danger, qui menace aujourd'hui chaque personne dans l’Église : le danger de la mondanité", parce que l’Église "ne peut pas vivre avec l'esprit du monde". Le Pape, sans notes, s'exprimait dans la salle où François Bernardone, né en 1181, a renoncé à tous ses biens terrestres. "Qu'il nous donne à tous le courage de se dépouiller de l'esprit du monde, qui est la lèpre, le cancer de la société, le cancer de la révélation de Dieu, l'ennemi de Jésus" a demandé le Saint-Père.

Ne soyons pas des "chrétiens de pâtisserie"

"Nous devons tous aller sur la route de Jésus, qui a fait lui-même un chemin de dépouillement, il est devenu domestique, serviteur, il a voulu être humilié, jusqu'à la Croix", a rappelé le Pape François. "Certains disent que nous pouvons faire un christianisme plus humain, sans Jésus, sans la Croix, sans dépouillement", a-t-il ajouté."Et nous deviendrons des chrétiens de pâtisserie, avec de belles tartes, mais pas vraiment de chrétiens".

"La mondanité", a expliqué le Pape François, "porte à la vanité, à la tyrannie, à l'orgueil, et cela est une idole, et l'idolâtrie est le pêché le plus fort". "La mondanité nous fait mal !", s'est exclamé le Saint-Père, pour qui "il est si triste de trouver un chrétien mondain, sûr de cette sécurité que lui donne le monde. Jésus dit : "Rendez à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu", on ne peut pas travailler des deux côtés !".

Le Pape François a renouvelé son appel à revenir à l'essentiel : "L’Église, nous tous, doit se dépouiller de la mondanité, qui la porte à l’idolâtrie. On ne peut pas servir deux maîtres, Dieu et l'argent. C'est triste d'effacer avec une main ce que l'on écrit avec l'autre. L’Évangile est l’Évangile, Dieu est l'unique, et Jésus s'est fait serviteur pour nous, et l'esprit du monde n'y entre plus".

La tragédie de Lampedusa

" Aujourd'hui est une journée de pleurs : c'est l'esprit du monde qui fait ces choses-là". C'est avec ces mots que le Pape a rappelé le terrible naufrage ayant eu lieu jeudi 3 octobre au large de Lampedusa.

Il a décrit "ce monde sauvage, qui ne donne pas de travail, qui n'aide pas, qui ne s'inquiète pas s'il y a des enfants qui meurent de faim dans le monde. Il ne s'inquiète pas si tant de familles n'ont pas à manger, n'ont pas la dignité d'apporter du pain à la maison, ne s’inquiète pas si des personnes doivent fuir l’esclavage, la faim, en cherchant la liberté. Et avec combien de douleur nous voyons tant de ces volontés de liberté trouvent la mort, comme c'est arrivé hier à Lampedusa".

"Il est vraiment ridicule", a-t-il poursuivi avec fermeté, "qu'un vrai chrétien, un prêtre, une sœur, un cardinal, un Pape, veuille aller sur la route de la mondanité, c'est une attitude homicide. La mondanité spirituelle tue".

Le Pape François a finalement rappelé que lorsque "François a fait ce geste de dépouillement, c'était un jeune homme, il n'avait pas de force : c'est la force de Dieu qui l'a poussé à faire cela".

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L’appel des 110 à Lyon, le 1er octobre 2014

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L’appel des 110 à Lyon, le 1er octobre 2014

« Nous nous engageons ! »

En décembre 2013, dans une « Lettre ouverte aux jeunes de France », les participants au 3ème Forum islamo-chrétien ont proposé qu'ensemble, hommes et femmes de toutes générations et de toutes cultures promeuvent une société de liberté, d'égalité et de fraternité, fondée sur la reconnaissance de la diversité, le respect mutuel et la justice.

Aux jeunes, ils ont lancé cet appel :

À vous, jeunes croyants en Dieu, nous disons : « Ne soyez pas naïfs ! Soyez vigilants ! Dans l'épreuve, restez en accord avec vos valeurs humaines et fidèles à votre foi ! Vous appuyant sur la fidélité de Dieu, soyez artisans de paix ! »

À vous, tous les jeunes, nous disons : « Soyez des citoyens responsables ! Exercez votre liberté de manière active et réfléchie ! Travaillez à tisser des liens dans le respect des valeurs qui fondent notre République. »

Près d'un an plus tard, en regardant les événements de l'année 2014, force est de constater que les foyers de tension et d'absolutisation n'ont cessé de croître et que les chemins pris par les jeunes de France ont été divers.

La paix a fait place à la guerre civile ou aux conflits entre les peuples dans des pays comme ceux de l'Afrique subsaharienne, comme l'Ukraine, la Birmanie, la Libye, Israël et Palestine, l'Irak et la Syrie. Nous venons même d'assister au Proche -Orient à l'entrée en guerre de la France au sein d'une coalition d'une quarantaine de pays.

Le terrorisme et l'instabilité ont progressé dans la zone sahélienne et dans l'Afrique subsaharienne, parfois même « au nom de Dieu » ! Ainsi, en Centrafrique, animosité et haine de l'autre ont remplacé l'entente entre chrétiens et musulmans.

Persécutions, arrestations, viols, exécutions sommaires, telles ont été les exactions commises par l'organisation « Daesh », à l'encontre des civils en Irak et en Syrie parmi les musulmans chiites ou sunnites, les chrétiens, les Yézidis, les Kurdes, les Turcomans, les humanitaires, les journalistes et les reporters. Plus près de nous, en Algérie, le 24 septembre dernier, a été assassiné notre compatriote Hervé Gourdel.

En France même, au regard des événements internationaux et sous l'emprise des clichés médiatiques, des personnes en sont venues à exprimer publiquement le rejet de l'autre. Certains sont même parfois passés à l'acte.

1 Lors de récentes manifestations, on a entendu dans les rues de nos villes cette invective : « Mort aux Juifs ! ». Des églises et des calvaires ont été profanés. Les actes islamophobes se sont multipliés et banalisés. Des tags sont apparus avec cette inscription : « Mort aux Musulmans ! ».

Avec inquiétude, nous observons la montée de l'extrémisme, parfois même violent, chez des jeunes marginalisés, la dérive de quelques centaines de jeunes musulmans de France, présents en Irak et en Syrie aux côtés des terroristes de « Daesh », et le désir d'autres d'aller les rejoindre dans les zones de combat.

Mais tout n'est pas ténèbres. Familles et services de l'Etat ont fini par mesurer la gravité de ces situations. Des actions significatives sont en cours pour interpeller les responsables de ces recrutements et empêcher jeunes filles et garçons de se rendre en ces endroits.

Des jeunes vivent leur citoyenneté de manière constructive, au sein d'associations et de mouvements, par exemple dans le scoutisme, les clubs sportifs ou l'association interreligieuse Coexister ! Ils témoignent de ce que le dialogue et l'interconnaissance sont aujourd'hui, plus que jamais, nécessaires pour désamorcer cette situation explosive qui pousse les gens à vivre dans la peur et la crainte et à trouver refuge dans les options les plus extrêmes.

*

Ce regard sur notre époque et sur la vie de nos contemporains doit nous interroger sur nos propres responsabilités.

Avons-nous été assez vigilants ?

Avons-nous été suffisamment des veilleurs, prêts à dénoncer et à lutter, avec d'autres, contre les injustices de nos sociétés ?

Avons-nous été en capacité à donner aux hommes et aux femmes d'aujourd'hui du sens à leur vie, au sein de nos traditions religieuses ?

Avons-nous été profondément des croyants libres et engagés, habités du souffle de Dieu, prêts à témoigner de la fraternité des hommes et à agir pour elle, conformément à nos Ecritures ?

Avons-nous été suffisamment des croyants miséricordieux pour aimer le bien et le vouloir sincèrement pour tous les humains, comme nous le demande notre Seigneur ?

Avons-nous suffisamment jeté de ponts entre nos différentes communautés, créé des espaces d'échange et de rencontre, et renforcé la dimension d'entre-connaissance ?

2 Avons-nous vraiment veillé à apaiser les relations entre toutes les composantes de la nation ?

Reconnaissons humblement que les événements actuels ne sont pas que la faute des autres. Par le silence ou l'indifférence des uns, la compromission des autres et les louvoiements en matière de stratégies politiques et d'idéologies religieuses, nous portons une part de responsabilité.

Aujourd'hui, avec force, à travers différents appels et déclarations, les principaux responsables des communautés juives, chrétiennes et musulmanes ont dénoncé les violences à l'égard des minorités et reconnu le droit à tous de pouvoir rester et vivre librement sur leurs terres, dans la dignité et la sécurité, et à pratiquer leur foi.

Mais il nous faut aller plus loin, à savoir nous engager ensemble, juifs, chrétiens et musulmans, là où nous vivons, à œuvrer a u quotidien pour être des artisans de paix et de justice, pour faire reculer l'extrémisme, la persécution et le mépris de l'autre.

Aussi :

• Nous, diacres, évêques, imams, muftis, prédicateurs laïcs, pasteurs, prêtres, rabbins, nous nous engageons à travers nos prédications à promouvoir le respect de l'autre croyant et à inviter nos fidèles à être des citoyens actifs pour contribuer à une société fraternelle et solidaire ;

• Nous, enseignants, formateurs, éducateurs et catéchètes, nous nous engageons à favoriser auprès des enfants et des jeunes l'ouverture, le respect et la connaissance des autres cultures ;

• Nous, responsables d'institutions et de mouvements, nous nous engageons à favoriser l'écoute, le dialogue et le débat franc et respectueux qui conduit à l'estime mutuelle ;

• Nous, écrivains, journalistes, responsables de publication, nous nous engageons à développer dans nos médias une culture de paix et de citoyenneté, et à relayer toute initiative, action ou information invitant à la fraternité humaine ;

• Nous, élus et militants politiques, nous nous engageons à respecter, défendre et promouvoir, concrètement et pour tous, les valeurs qui fondent notre République : Liberté, Egalité, Fraternité ;

• Nous, syndicalistes, ouvriers, artisans et chefs d'entreprise, nous nous engageons à soutenir les projets qui permettent aux jeunes de s'ouvrir aux autres, pour aller au -delà des idées reçues, s'enrichir des différences et trouver leur place dans la société ;

3• Nous, artistes, cinéastes et réalisateurs, nous nous engageons à initier et promouvoir des spectacles musicaux, films et pièces de théâtre qui promeuvent la culture du dialogue, l'écoute de l'autre et l'acceptation des différences ;

• Nous, intellectuels, éditeurs et penseurs, nous nous engageons à encourager toutes les initiatives de rencontres (forum, colloque, débat...), publications et espaces de réflexion qui favorisent le vivre-ensemble et luttent contre toutes les formes de rejet et d'extrémisme ;

• Nous, parents, nous nous engageons à transmettre à nos enfants ces valeurs millénaires que nos textes sacrés nous ont transmis, tel que le pardon, la miséricorde et la fraternité ;

• Nous, militants associatifs de tous horizons, nous nous engageons à développer les activités, loisirs et rencontres susceptibles d'apporter aux jeunes et aux enfants l'équilibre psychologique, spirituel, physique et intellectuel dont ils ont besoin.

Vous qui lisez ce texte, qui veut être une charte à l'engagement concret au quotidien, soyez nombreux à nous rejoindre !

Ainsi, croyants, citoyens, de toutes générations, nous nous engagerons ensemble, dans notre quotidien, à favoriser des attitudes de dialogue et de respect de l'autre pour construire ensemble un monde de paix.

Lyon, place Bellecour, le mercredi 1er octobre 2014

Cardinal Philippe Barbarin, archevêque de Lyon

Père Eklemandos, Eglise copte orthodoxe

Révérend Ben Harding, Eglise anglicane de Lyon

Père Garabed Harutyunyan, Eglise apostolique arménienne

Monsieur Kamel Kabtane, recteur de la Grande mosquée de Lyon

Père Nicolas Kakavelakis, Eglise orthodoxe grecque de Lyon

Monsieur Joël Rochat, président du Consistoire du Grand Lyon de l'Eglise protestante unie de France Monsieur Richard Wertenschlag, grand rabbin de Lyon

Mgr Jean-Marc Aveline, évêque auxiliaire de Marseille

Ghaleb Bencheikh, président de la Conférence mondiale des religions pour la paix - France

Mhammed Abdou Benmaamar, président de l'Union des musulmans du Rhône

Laïd Abdelkader Bendidi, président du CRCM Rhône-Alpes

Cheikh Khaled Bentounes, chef spirituel de la Fraternité soufie alawiyya

Mgr Yves Boivineau, président de Justice et Paix France

Mgr Jean-Luc Brunin, évêque du Havre

Benaissa Chana, vice-président du CRCM Rhône-Alpes

Mgr Michel Dubost, évêque d'Evry, président du Conseil pour les relations interreligieuses de la Conférence des évêques de France

Mgr François Fonlupt, évêque de Rodez

Anouar Kbibech, président du Rassemblement des Musulmans de France

Amar Lasfar, président de l'Union des Organisations Islamiques de France

Mgr André Marceau, évêque de Nice

Ahmed Miktar, président de l'association imams de France, imam de la mosquée de Villeneuve d'Ascq

Mohammed Moussaoui, président de l'Union des Mosquées de France

Mgr Yves Patenôtre, prélat de la Mission de France, archevêque de Sens-Auxerre

Mgr Marc Stenger, évêque de Troyes, président de Pax Christi France

Christophe Roucou, directeur du Service des relations avec l'islam de la Conférence des évêques de France, Paris

Association Action Espoir

Fédération des Associations des Mosquées de l'Isère (FAMI)

Groupe interreligieux Fils d' Abraham, Lyon

Nacer Abouchi, professeur des universités, Lyon

Myriam Abtroun, sophrologue à Lyon

Youcef Achmaoui, enseignant en sciences islamiques, imam de Garges, journaliste à la chaîne IQRAA,

Val d'Oise

Kaci Ait Yala, directeur général de Continental Edisson

Samir Arbache, professeur de théologie et d'histoire des religions - Faculté de Théologie - Université Catholique de Lille

Kamel Ariouat, responsable de la mosquée ElForqan à Vénissieux

Abdelwahab Bakli, professeur technique et responsable éducatif à Saint Etienne

Xavier de Barbeyrac, diacre, Saint-Marcel-lès-Valence

Salah Bayarassou, responsable de la mosquée Et-Tawba, Lyon 9ème

Jihade Belamri, chef d'entreprise à Lyon

Ahmed Belhay, responsable de la mosquée d'Oullins

Abdelbast Benhissen, imam de la mosquée de Pierre Bénite

Mohamed Bennaji, recteur de la mosquée de Meyzieu

Nora Berra, ancien ministre de la santé

Marc Botzung, prêtre spiritain, Paris

Mohamed Bouabdelli, responsable de la mosquée Erahma de Villeurbanne

Mouhssine Bouayade, chirurgien-dentiste, Saint-Priest

Frère Jean-François Bour, op, délégué diocésain au dialogue inter-religieux, Tours, Indre-et-Loire

Myriam Bouregba, sociologue, formatrice, actrice du dialogue islamo chrétien

Mohamed Bousekri, imam de la mosquée d'Annemasse

Khalid Bouyarmane, imam de la mosquée ElMohsinine "Croix blanche", Bourg-en-Bresse

Fouziya Bouzerda, adjoint au maire de Lyon, chargé du Commerce, de l'artisanat et du

développement économique

Saïd Branine, directeur de la rédaction Oumma.com

Yves Brisciano, diacre, délégué diocésain aux relations avec l'islam, Créteil

Jean Carasso, journaliste, essayiste et éditeur, Vaucluse

Bénédicte du Chaffaut, théologienne, déléguée pour les relations avec les musulmans pour le diocèse de Grenoble-Vienne

Patrice Chocholski, curé-recteur d'Ars, Ars-sur-Formans (Ain)

Wafa Dahmane, journaliste à France 3 et Radio Salam, Lyon

Mustapha Dali, recteur de la mosquée Al Madina Al Mounawara de Cannes

Christian Delorme, prêtre du diocèse de Lyon

Abdallah Dliouah, imam de Valence

Bruno-Marie Duffé, vicaire épiscopal « Famille et Société » et ancien Directeur de l'Institut des Droits de l'Homme de l'Université Catholique de Lyon

Nicole Fabre, pasteur de l'Eglise protestante unie de France, aumônier des hôpitaux

Abdelhamid Fatah, médecin réanimateur à Bourgoin-Jallieu et Lyon sud

Henry Fautrad, prêtre au Mans (Sarthe)

Arnaud Favart, vicaire général de la Mission de France

Vincent Feroldi, déléguée pour les relations avec les musulmans du diocèse de Lyon et co-fondateur du Forum islamo-chrétien

Martine Frénéa, membre du service diocésain du dialogue interreligieux, Clermont-Ferrand

Brigitte Frois, présidente de Keren Or, synagogue libérale de Lyon

Azzedine Gaci, recteur de la mosquée Othmane à Villeurbanne et co-fondateur du Forum islamo-chrétien

Franck Gacogne, prêtre du diocèse de Lyon et curé de Bron

Pierre Guichard, professeur honoraire de l'Université Lyon 2

Marie Jo Guichenuy, déléguée épiscopale pour l'œcuménisme à Lyon

Bruno Abdelhak Guiderdoni, astrophysicien et directeur de l'Institut des Hautes études islamiques

Fawzi Hamdi, recteur de la mosquée Oqba de Vaulx-en-Velin

Ahmed Hamlaoui, recteur de la mosquée de Villefontaine, recteur de la mosquée Dar Essalam de Villefontaine

Sr Colette Hamza, déléguée pour les relations avec les musulmans du diocèse de Marseille

Mosatafa Hassan, responsable de la mosquée de Nantua

Gérard Houzé, groupes œcuménique et interreligieux à Bron

Julienne Jarry, Villeurbanne

Georges Jousse, délégué diocésain aux relations avec l'islam, Bordeaux

Tallele Jrad, enseignant dans un collège de Villefranche sur Saône

Said Kabbouche, directeur de cabinet de la maire de Vaulx-en-Velin

Ali Kismoune, président du club Rhône-Alpes-diversité Abdelhamid Kisrane, recteur de la mosquée de Givors Bernard Lochet, prêtre, vicaire général du diocèse de Clermont-Frrand

Belgacem Louichi, responsable de la mosquée de Bron -Terraillon

Régine Maire, déléguée à l'interreligieux pour le diocèse de Lyon

Karim Menhoudj, imam de la mosquée de Lyon-Gerland

Saliha Mertani, responsable associatif à Vénissieux

Bruno Michaud, délégué de l'évêque de Chambéry pour les relations avec les musulmans

Gaby Moge, déléguée du diocèse d'Annecy pour les relations avec l'islam

Walid Naas, responsable SCI de la mosquée ElForqan à Vénissieux

Hawwa Huê Trinh Nguyên, journaliste à Saphirnews.com, rédactrice en chef de Salamnews

Tareq Oubrou, recteur de la mosquée de Bordeaux

Aldo Oumouden, porte-parole de la Grande mosquée Mohammed VI de Saint Etienne

Djamel Ourak, responsable de la mosquée Essalem, Lyon 3ème

Odile Payen, retraitée, Caluire et Cuire

René Pfertzel, rabbin de la synagogue libérale de Lyon

Emmanuel Pisani, directeur de l'ISTR de Paris

Jeanine et Michel Porte, délégués du diocèse de Moulins pour les relations avec l'islam, Montluçon

Jacques Purpan, prêtre de la Mission de France à Saint- Fons

Danièle Reppelin, membre du conseil diocésain de solidarité du diocèse de Lyon

Joël Satre, délégué diocésain aux relations avec les musulmans à Saint-Etienne

Hafid Sekhri, éducateur, membre du groupe interreligieux Abraham, Lyon 9ème

Mohamed Serbi, responsable de la mosquée de Chambéry

Jane Stranz, pasteur chargée de mission pour les relations œcuméniques de la Fédération protestante de France

Anne Thôni, pasteur de la Fédération protestante de France, présidente de la commission des relations avec l'islam, Paris

Magali Van Reeth, présidente de SIGNIS Europe, Aix en Provence

Anne-Sophie Vivier-Muresan, enseignante à l'Institut Catholique de Paris, Malakoff (Hauts de Seine)

Michel Younès, professeur de théologie et sciences religieuses, Université catholique de Lyon

Homélie du dimanche 12 octobre 2014

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Homélie du dimanche 12 octobre 2014


Réf. Bibliques : 1ère lecture : Is 25,6-9
Évangile : Mt 22,1-14


ÊTRE APPELÉ OU ÊTRE ÉLU ?


Après la parabole du père et des deux fils (26ème dimanche ord. A) et celle des vignerons homicides (27ème dimanche ord. A), voici la troisième parabole du Royaume que Matthieu nous offre en deux parties, qui semblent, à première vue, se contredire. Mais au fait, il s’agit plutôt de deux paraboles qui sont complémentaires : la parabole du festin de noce ouvert à tous (Mt 22,1-10) et la parabole du vêtement de noce exigé de tous (Mt 22,11-14). Que devons-nous comprendre dans ça?


1. La parabole du festin de noce ouvert à tous (Mt 22,1-10). Dans cette première partie de l’évangile d’aujourd’hui, ou plutôt cette parabole du festin nuptial, Matthieu nous rappelle que le christianisme n’est pas réservé à une élite. Tous, qui que nous soyons et quoi que nous fassions, nous sommes invités par le Seigneur à la grande fête du Royaume : « Allez donc aux croisées des chemins : tous ceux que vous rencontrerez, invitez-les au repas de noce » (Mt 22,9).


Déjà, dans l’Ancien Testament, au livre d’Isaïe, dans l’extrait que nous avons aujourd’hui, le prophète parle d’un grand banquet où tous sont invités : « Ce jour-là, le Seigneur Dieu de l’univers, préparera pour tous les peuples, sur sa montagne, un festin de viandes grasses et de vins capiteux, un festin de viandes succulentes et de vins décantés » (Is 25,6). Mais de quel festin s’agit-il? Il s’agit du festin messianique promis par les prophètes. Pour les chrétiens qui relisent Isaïe, il s’agit de l’Alliance nouvelle conclue dans la mort résurrection du Christ. Ce n’est donc pas une invention chrétienne cette espérance d’un monde nouveau. On la retrouve chez le prophète Isaïe : « Ce jour-là, on dira : ‘’Voici notre Dieu, en lui nous espérions et il nous a sauvés; c’est lui le Seigneur, en lui nous espérions; exultons, réjouissons-nous : il nous a sauvés!’’ » (Is 25,9).


Donc, Matthieu, s’inspirant du prophète Isaïe, parle lui aussi d’un festin, d’une noce où le roi (Dieu) marie son fils (Jésus). Dieu invite d’abord ses élus, c’est-à-dire ses invités de marque : les prêtres, les pharisiens, les scribes, les dirigeants du peuple : « Il envoya ses serviteurs (les prophètes) pour appeler à la noce les invités (les élus), mais ceux-ci ne voulaient pas venir » (Mt 22,3). Mais Dieu insiste : « Il envoya encore d’autres serviteurs dire aux invités : ‘’Voilà : mon repas est prêt, mes bœufs et mes bêtes grasses sont égorgés; tout est prêt : venez au repas de noce’’ » (Mt 22,4). Encore une fois, les élus restèrent indifférents : « Mais ils n’en tinrent aucun compte et s’en allèrent, l’un à son champ, l’autre à son commerce » (Mt 22,5). Et pire encore, et là Matthieu fait référence à ce qui s’est passé sur le plan historique, il précise que certains s’en sont pris aux serviteurs, aux prophètes : « Les autres empoignèrent les serviteurs, les maltraitèrent et les tuèrent » (Mt 22,6).


L’évangéliste fait référence à la destruction de la ville de Jérusalem par les Babyloniens en 587 avant notre ère, où les dirigeants du peuple d’Israël sont demeurés sourds aux appels des prophètes et il fait référence aussi à la destruction de Jérusalem par les Romains en 70 de notre ère, où il y avait une relation très tendue entre le pharisaïsme et la communauté chrétienne de Matthieu. Dans les deux cas, il s’agit du refus des élus (les chefs des prêtres et les pharisiens) de reconnaître la nouvelle Alliance dans le Christ de Pâques : « Alors il dit aux serviteurs :’’Le repas de noce est prêt, mais les invités n’en étaient pas dignes’’ » (Mt 22,8). Et c’est pourquoi, l’invitation est maintenant faite à tous sans exception : « Allez donc aux croisées des chemins : tous ceux que vous rencontrerez, invitez-les au repas de noce » (Mt 22,9).


Le message de Matthieu est de dire que le salut est universel et aucune exigence morale n’est demandée : « Les serviteurs allèrent sur les chemins, rassemblèrent tous ceux qu’ils rencontrèrent, les mauvais comme les bons, et la salle de noce fut remplie de convives » (Mt 22,10). Ce qui veut dire que dans l’Église, dans la salle de noce, on ne peut pas interdire l’accès ou l’entrée sur une base morale, ni sur une question de sexe, de race, de genre ou de culture. Tous sont appelés et invités. Le salut est offert généreusement et gratuitement.


2. La parabole du vêtement de noce (Mt 22,11-14). Dans cette deuxième parabole, il semble y avoir une contradiction : si tous sont invités aux noces, alors pourquoi cette exigence de porter un vêtement spécial? Dans sa version longue, la parabole de l’évangile d’aujourd’hui nous offre un rebondissement curieux, qu’on ne retrouve pas chez Luc. En effet, chez Matthieu, on y voit une sorte de paradoxe entre la gratuité du salut offert à tous et l’exigence de porter un vêtement de noce pour ceux et celles qui répondent favorablement à l’appel. Que devons-nous comprendre dans ça?


La réponse est toute simple : lorsque nous acceptons l’invitation qui nous est gracieusement offerte, y répondre, c’est accepter de célébrer celui pour qui nous nous rassemblons. Ce qui veut dire qu’en participant à la noce du fils du Roi, du Christ ressuscité, nous devons adhérer à lui; revêtir le vêtement de noce, c’est revêtir le Christ lui-même, en devenant comme lui. Saint Paul, dans sa lettre aux Galates écrit : « Oui, vous tous qui avez été baptisés en Christ, vous avez revêtu Christ » (Ga 3,27). Donc, le vêtement de noce n’est pas un habit qu’on doit acheter pour participer au festin nuptial; les personnes sont invitées aux croisées des chemins, sur la rue, tel qu’elles sont. Le vêtement de noce dit qui nous sommes devenus, lorsque nous participons au festin nuptial organisé par le Dieu de l’Alliance nouvelle. Dans le fond, accepter l’invitation, répondre à l’appel, c’est accepter de nous laisser transformer par le Christ pour devenir comme lui. C’est revêtir Christ; c’est devenir Christ ressuscité.


En terminant, je voudrais simplement vous partager un commentaire de l’exégète français Jean Debruynne qui fait la différence entre les élus et les appelés : « C’est toujours le monde des paraboles. Cette fois il s’agit de celle des noces. Elle conduit tout droit au dilemme : vaut-il mieux être un appelé ou être un élu? Mais poser la question ainsi, c’est déjà en faire une prison. C’est ouvrir la course au privilège, au bénéfice et au meilleur rendement qualité-prix. Les élus sont dans la défense de leurs privilèges. Ils ont des droits acquis. Ils sont crispés sur leurs droits. Les appelés, eux, n’ont rien. Les appelés sont ceux qui n’ont aucun mérite, aucun droit. Ils ne doivent ce qu’ils sont qu’à la tendresse de Dieu ».
Raymond Gravel


http://www.culture-et-foi.com/dossiers/homelies/ordinaire_28A.htm

Bosnie : une économie en marche fait disparaître les antagonismes ethniques

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Bosnie : une économie en marche fait disparaître les antagonismes ethniques

A l'écart du bruit de la campagne pour les élections générales de dimanche qui a éveillé la rhétorique nationaliste en Bosnie, les employés de la fabrique Bekto Precisa n'ont qu'une motivation: la perfection du produit livré à leurs clients, pas moins que Porsche, Ferrari et encore Lamborghini.


Car dans un pays où les divisions intercommunautaires restent profondes près de 20 ans après la guerre de 1992-95, les musulmans, majoritaires à Gorazde, en Bosnie orientale, et les Serbes, travaillent ici ensemble.


"L'économie ne connaît pas de barrières. Notre entreprise ne se préoccupe pas de la confession ou de la nationalité des salariés. Ici, un homme vaut pour ce qu'il sait faire", assure Amir Coralic, directeur technique de Bekto Precisa.


Ouverte en 2005 par Redzo Bekto, un homme d'affaires qui passe la plupart de son temps au milieu de ses employés et qui évite la presse, cette usine construite sur la rive droite de la Drina, a constamment grandi, malgré la crise économique.


Aujourd'hui, elle emploie 540 personnes, dont 45 ingénieurs, avec l'ambition d'avoir plus de 1.000 salariés d'ici six ans. Un contraste avec l'image générale de ce pays, l'un des plus pauvre d'Europe, où le chômage touche 44% de la population active.


Bekto Precisa fabrique des moules d'injection ultra-précis destinés à faire ensuite des composantes en plastique ou en alliage pour les voitures, ou encore des fixations de ski alpin, notamment pour des marques telles que Fischer et Marker, explique à l'AFP un des responsables de la compagnie, Mensur Brdar.


"Nous exportons plus de 95% de notre production en Europe occidentale, aux États-Unis et au Mexique", dit-il, sans dévoiler le chiffre d'affaires.


La compagnie est fière de sa clientèle. A l'intérieur de l'usine, certaines composantes fabriquées sont exposées dans des vitrines et sont accompagnées de logos célèbres. Il ne manque pas un constructeur allemand d'automobiles haut de gamme: Porche, BMW, Audi, Volkswagen, Mercedes.


- Priorité aux compétences -


"Porsche n'a jamais produit une seule composante pour ses voitures en dehors de l'Allemagne. Eh bien, aujourd'hui, des pièces pour leurs voitures sont fabriquées en Allemagne et à Gorazde", assure M. Brdar.


Natasa Danojlic, une juriste de 37 ans, travaille dans cette entreprise depuis un an et demi. Elle est Serbe et habite à Visegrad, à 40 km de Gorazde, une ville qui se trouve dans l'entité serbe de Bosnie.


"C'est une vraie entreprise européenne qui vous juge selon vos compétences et non pas d'après votre appartenance ethnique", dit-elle.


Depuis la fin de la guerre, qui a fait 100.000 morts en Bosnie, ce pays est divisée en deux entités, une serbe et l'autre croato-musulmane.


Cette entreprise semble être un cas isolé dans cette ex-république yougoslave. Mais, même s'il ne sont pas nombreux, il y a aussi d'autres entrepreneurs qui croient que le développement économique et l'entente intercommunautaire est possible, à condition que les élus rendent l'environnement d'affaires plus attractif pour les investisseurs étrangers.


A Derventa, une petite ville du nord située dans l'entité serbe, une trentaine d'entreprises, dont la moitié fondées par des compagnies autrichiennes, allemandes et encore italiennes, emploient quelque 7.000 personnes dans la production.


La société Mreza Network, fondée en 2005 et qui emploie aujourd'hui 350 personnes, s'est spécialisée dans la fabrication de câbles électriques pour des engins de chantier, notamment pour le groupe Liebherr, et des voitures de sport (Ferrari, Lamborghini, Formule 3), dit à l'AFP le directeur adjoint, Zoran Tosic.


Ses employés appartiennent aux trois principales communautés de Bosnie (serbe, croate, musulmane) et travaillent dans la meilleure entente, assure-t-il.


"L'économie est la base de tout développement. Si on ne donne pas la priorité à l'économie, on ne s'en sortira jamais du bourbier des disputes intercommunautaires", dit M. Tosic.


Cet économiste quinquagénaire fait valoir que si le pouvoir issu des élections de dimanche pouvait assurer un environnement politiquement stable et favorable au développement, les entrepreneurs bosniens seraient capables de créer en cinq ans au moins 70.000 emplois dans ce pays de 3,8 millions d'habitants.


AFP

Voici 9 ans, le 13 octobre 2005, je créais mon "journal" sur le "Net"

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Voici 9 ans, le 13 octobre 2005, je créais mon "journal" sur le "Net"

Un journal, pour quoi faire ?

Plus de 150.000 visiteurs, plus de 300.000 pages vues au cours de ces 9 années !

C'est beaucoup et si peu à l'échelle du Web !

De nombreux messages d'encouragement, de soutien me sont parvenus me disant combien les informations de ce "petit journal" étaient "sensibles" et invitaient à la réflexion, à l'ouverture dans un monde ou tout est cloisonné, partial et partiel !

C'est Simon (30 ans) qui m'a témoigne lors de mon passage à la retraite professionnelle de l'espoir que je continue ce journal qu'il apprécie au quotidien !

Alors Merci à mes lecteurs pour votre soutien et votre amitié

Joyeux Anniversaire

N'hésitez pas a commenter, réagir

j'apprécie vos témoignages Merci

Denis Chautard

Vatican: le synode affirme les valeurs positives du mariage civil

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Vatican: le synode affirme les valeurs positives du mariage civil

Un premier résumé des travaux du synode des évêque sur la famille reconnaît lundi des "valeurs positives" au mariage civil et donne une appréciation plus bienveillante des unions de fait stables, y compris homosexuelles.

"Les pères synodaux ont perçu l'urgence de chemins pastoraux nouveaux, qui partent de la réalité effective des réalités familiales (...). Envisager des solutions uniques ou s'inspirant de la logique du tout ou rien n'est pas signe de sagesse", affirme ce rapport.

Présenté par le rapporteur général, le cardinal de Budapest, Peter Erdö, alors que le synode entre dans sa seconde semaine, le rapport résume près de 200 interventions et devrait servir de base à un document final qui sera soumis au vote en fin de semaine.

Le document parle de la nécessité d'une "conversion du langage" de l'Eglise, qui ne doit pas se contenter de "présenter des règles" d'une "manière théorique et détachée des problèmes réels des personnes".

Le rapport reconnaît cependant l'absence de consensus sur l'accès à la communion des divorcés remariés, principale pomme de discorde. Le texte insiste sur la nécessité de mieux présenter le mariage catholique dans toutes ses exigences, afin qu'il ne soit plus considéré "comme une tradition culturelle ou une exigence sociale".

Le mariage religieux doit devenir "une décision vocationnelle, dans un parcours de foi", affirme ce texte où se retrouvent de nombreuses inspirations du pape François.

Parallèlement, le mariage civil et la cohabitation sérieuse se trouvent réévalués: "Une nouvelle sensibilité" de l'Eglise cherche à "comprendre la réalité positive des mariages civils, et, compte tenu des différences, des concubinages".

Relevant que pour beaucoup, "se marier est un luxe", et que des unions de fait se nouent souvent dans "l'attente d'une sécurité existentielle", le synode relève dans nombre de celles-ci "des valeurs familiales authentiques ou du moins le désir de celles-ci".

Un ton nouveau est aussi observé vis-à-vis des homosexuels: ils "ont des dons et des qualités à offrir à la communauté chrétienne".

Le texte ne propose pas de modifier la doctrine condamnant l'homosexualité, mais appelle à "une réflexion sérieuse sur comment élaborer des chemins réalistes de croissance affective et de maturité humaine et évangélique en intégrant la dimension sexuelle".

"Sans nier les problématiques morales liées aux unions homosexuelles, on prend acte qu'il existe des cas où le soutien réciproque jusqu'au sacrifice constitue une aide précieuse pour la vie des partenaires. De plus, l'Eglise prête une attention spéciale aux enfants qui vivent avec des couples de même sexe", ajoute le document.

Samedi, le pape avait nommé six évêques supplémentaires, tous jugés proches de lui, pour aider à la réaction du texte. Les conservateurs avaient critiqué ce choix, considéré comme une mesure partisane.

AFP


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